Pour lire l’article sur le côlon irritable et apprendre à bien le discerner du SIBO : c’est ici.
Bonjour à tous ! Dans cet article, nous allons parler du SIBO. C’est certainement un terme dont vous n’avez pas ou peu entendu parler. C’est normal puisqu’il est beaucoup moins connu que son cousin “le syndrome du côlon irritable”.
Néanmoins, vous allez voir qu’à travers ces lignes, SIBO et côlon irritable ont de nombreux symptômes qui se ressemblent et se confondent. Et pire, que l’on peut parfois penser diagnostiquer un côlon irritable et passer à côté d’un SIBO. Pensez-y si vous avez déjà essayé pas mal de choses pour votre SII et que vous avez toujours des symptômes ! C’est peut-être un SIBO. Pour avoir les idées plus claires sur le sujet, lisez bien cet article jusqu’au bout.
Dans cet article, je vais vous expliquer ce qu’est le SIBO, comment le dépister et je vais vous donner mes 3 règles d’or alimentaires pour sortir de l’état de dysbiose. Je partagerai aussi avec vous mes plantes préférées pour éliminer l’excédent de bactéries opportunistes qui squattent dans votre intestin et vous provoquent tout un tas de troubles digestifs.
Avez-vous réellement le Syndrome de l’Intestin Irritable ?
Le syndrome du côlon irritable est une étiquette qu’on a tendance à coller aux patients quand la source de leurs maux demeure inconnue ou inexpliquée.
Le Syndrome de l’Intestin Irritable n’est pas un diagnostic pathologique à proprement parler ; c’est un diagnostic d’exclusion. C’est-à-dire que vous vous présentez chez votre médecin avec tous vos symptômes, il vérifie la présence d’éventuels problèmes sur le plan biologique et vous prescrit des examens si nécessaire. Mais s’il ne trouve rien… il y a de grandes chances qu’il vous dise que vous avez le syndrome du côlon irritable ! Je ne souhaite me mettre personne à dos en disant cela, je parle juste de vécu. Heureusement, tous les médecins ne sont pas comme ça, les mentalités changent, les esprits s’ouvrent et c’est une bonne chose !
Cependant, il y a encore bien trop de personnes à qui l’on a dit :
- « C’est le stress »
- « Il faut vous détendre »
- « Vous êtes hypersensible ! »
- « C’est dans votre tête » (?!?!)
- « Mangez plus équilibré, ça finira par passer… »
- « Au pire, ce n’est pas si grave… »
- « Il faut méditer »
- « Si vous n’étiez pas si obsédé par votre régime, aussi… »
Mais si on va plus loin, on s’aperçoit généralement que ces patients présentent également au moins un (mais souvent plusieurs) des signes suivants :
- Des infections récidivantes
- Une inflammation de bas grade
- Une déficience immunitaire
- Une candidose chronique
- Des sinusites, otites à répétition
- Du psoriasis, de l’eczéma
- Un zona
- Anorexie / Boulimie / Hyperphagie (ou autre TCA)
- De la constipation ou, à l’inverse, de la diarrhée
- Des ballonnements excessifs
- Des reflux acides
- Des carences nutritionnelles
- Un épuisement
- Un stress chronique
- Des pulsions sucrées
- La sensation d’un ventre plein après seulement deux bouchées
- Des allergies, intolérances alimentaires
- Des sauts d’humeur
- Une anxiété, des crises d’angoisse
- Une dépression
Ce ne sont que des signes qui, malheureusement, ont été banalisés tellement il y a de gens qui en souffrent.
« Oui, mais on m’a dit que j’avais l’intestin irritable… »
Certes, vous avez sans nul doute l’intestin irrité, mais cela ne veut pas dire que vous avez le SII. Il existe 4 types de SII (IBS pour Irritable Bowel Syndrome en Anglais) :
- IBS-C pour les sujets à prédominance constipation
- IBS-D pour les sujets à prédominance diarrhée
- IBS-M ou C/D pour les sujets avec alternance de constipation et diarrhée
- IBS-U pour… tous les autres ! (Unspecified en Anglais)
Je vous laisse imaginer la myriade de symptômes divers et variés qui peuvent potentiellement se présenter et rentrer dans la case “SII”.
Comment savoir si j’ai vraiment le Syndrome du Côlon Irritable ?
Je vous invite à vous poser les questions suivantes :
- Avez-vous déjà essayé les régimes FODMAPs ou SCD (régime des glucides spécifiques) sans réussite ?
- Avez-vous des difficultés à digérer les glucides complexes, même ceux autorisés dans ces précédents régimes ?
- Souffrez-vous de ballonnements, d’aérophagie, de gaz ?
- Souffrez-vous d’éructations récurrentes ?
- Avez-vous sans arrêt cette sensation de ventre gonflé ?
- Avez-vous cette sensation d’être « envahi » par des bactéries étrangères ?
- Ressentez-vous ce besoin de vous purger, de vous vider ?
- Êtes-vous attiré par des aliments non nutritifs, souvent sucrés ou très salés ?
Si vous répondez oui à plusieurs de ces questions, alors le Syndrome de l’Intestin Irritable n’est peut-être pas la bonne piste. Par contre, ce qui est certain, c’est que vous avez bel et bien le microbiote à l’envers. Je vous propose donc de découvrir ce qu’on appelle le SIBO…
Le SIBO, c’est le microbiote à l’envers !
Le SIBO est une maladie mal identifiée souvent confondue avec le SII en raison des symptômes très similaires entre les deux troubles. SIBO signifie « Small Intestinal Bacterial Overgrowth » en Anglais, autrement dit pullulation bactérienne de l’intestin grêle. Le SIFO est identique sauf qu’il s’agit de champignons.
Pour comprendre le SIBO au niveau physiopathologique, je vous rappelle que l’intestin grêle est la partie qui assimile les nutriments. Vous absorbez, vous digérez, vous assimilez. Les résidus non assimilables par le corps se dirigent ensuite vers le côlon, où les « bonnes bactéries » s’occuperont du reste du tri.
En toute logique, il devrait y avoir peu de bactéries dans l’intestin grêle. Leur place est dans le côlon pour trier les résidus non assimilables, mais elles ne devraient normalement pas bouger de là. Le SIBO, c’est justement quand ces bactéries sont remontées le long de la paroi intestinale pour s’installer dans l’intestin grêle !
Ces bactéries font leur travail consciemment et assidûment, qui est rien d’autre que la digestion des molécules qui se mettent sur leur chemin. La particularité du SIBO et ce qui provoque tous les symptômes, dont les plus évocateurs sont l’excès de gaz et les ballonnements, c’est le fait d’avoir trop de bactéries, et au mauvais endroit.
Ces fameuses bactéries produisent plusieurs métabolites. Les deux plus connus, et c’est ce qui nous aide à différencier les deux types majeurs de SIBO, ce sont l’hydrogène qui tend à être laxatif, et le méthane qui favorise la constipation. Vous pouvez aussi avoir un SIBO mixte avec hydrogène et méthane. Dans tous les cas, ces métabolites provoquent des gaz, des flatulences et des ballonnements excessifs et permanents.
Autre que les symptômes digestifs, avoir un surplus de bactéries dans l’intestin grêle n’est pas anodin pour la santé non plus. Vous pourriez risquer sur le moyen et long terme :
- Une faible tolérance pour les aliments gras (due à la saturation du foie)
- Une anémie (carence en fer ou en vitamine B12)
- Un manque d’enzymes digestives
- Une prolifération des bactéries et champignons opportunistes
- Une surproduction de mucus au niveau de l’intestin
- Un appauvrissement de la flore intestinale
Par ailleurs, ces métabolites que produisent les bactéries sont assez irritants pour l’intestin.
Comment dépister le SIBO ?
Par chance, il existe un test pour dépister le SIBO ! Il faut espérer qu’il soit de plus en plus répandu mais on a déjà fait de beaux progrès depuis ces dernières années.
Il s’agit d’un test respiratoire qui permet de détecter la présence de bactéries dans l’intestin. Durant ce test, vous ingérez une solution de lactulose et on va ensuite mesurer dans les 2 à 3 heures qui suivent l’expiration de méthane et d’hydrogène. Il me semble que c’est à ce jour le diagnostic médical le plus précis qui existe.
Comment soigne-t-on le SIBO ?
Vous entendrez beaucoup de personnes dire qu’on ne soigne pas le SIBO, mais qu’on vit avec. Je ne suis pas forcément de cet avis-là, je connais des personnes qui ont eu un SIBO et qui l’ont complètement éradiqué en changeant leur diététique et leur hygiène de vie. Je pense que si nous respectons certains principes de vie, nous n’avons aucune raison de manifester ces symptômes désagréables.
Oui mais seulement, ce n’est pas si simple. Parce que ces petites bactéries sont intelligentes ! Si vous mangez beaucoup de sucre, vous aurez sans cesse envie d’en manger plus. On aime ce à quoi on est habitué.
- Sur le plan psycho-émotionnel : par la création d’habitudes et de schémas,
- Sur le plan neurochimique : par la libération de dopamine dans le cerveau,
- Sur le plan biologique : parce qu’il a été prouvé que les bactéries intestinales peuvent influencer le comportement alimentaire de leur hôte.
C’est pourquoi chaque personne souffrant de SIBO nécessite une nutrition adaptée à sa condition physique, son métabolisme, à l’état de son microbiote, à son état de fatigue actuel, à sa tolérance alimentaire, à son système immunitaire, etc. Ce sont beaucoup de facteurs qui impliquent une compréhension holistique du problème et une prise en charge singulière.
Néanmoins, il existe bien sûr des grands principes de base qui devraient être mis en place. J’aime beaucoup une phrase d’Irène Grosjean : “Notre équilibre repose sur 4 composantes de vie : la respiration, l’alimentation vivante, le sommeil et l’élimination”.
Concernant votre alimentation, je vous conseille de bannir les régimes et, au contraire, d’ajouter des aliments nutritifs dans votre quotidien. Voici 3 règles d’or à suivre en cas de SIBO qui conviendront à une majorité d’entre vous. Je vous invite cependant à rester à l’écoute des besoins de votre corps, à prendre uniquement ce qui résonne en vous et laisser de côté ce qui ne vous semble pas pertinent. Je n’impose aucune règle en matière de nutrition, je vous propose uniquement de tester par vous-même si vous en ressentez l’envie.
1. Diminuez les sucres complexes (céréales, légumineuses)
Je sais que ce sont des types de glucides que j’ai tendance à conseiller pour la plupart des individus car les fibres qu’ils contiennent permettent de réguler votre glycémie et votre transit, d’être moins inflammatoires et de vous rassasier plus longtemps, tout en vous apportant plus de micronutriments.
Néanmoins, les glucides complexes comme les céréales complètes ou les légumineuses peuvent être difficiles à digérer, et par conséquent fermenter dans les intestins des personnes atteintes de SIBO. Et tout ce qui fermente dans l’intestin va nourrir les bactéries opportunistes qui y résident !
Dans les cas de SIBO, je vous conseille donc temporairement de réduire ces féculents, surtout si vous notez que vous les digérez difficilement. Orientez-vous plutôt vers de la pomme de terre, de la patate douce ou des légumes racines comme la carotte, la betterave, le panais, etc.
Il est possible aussi, à dose modérée, de vous orienter vers les jus de légumes et de fruits crus en complément d’une alimentation équilibrée. Le Docteur Norman Walker a écrit plusieurs livres à ce sujet. Il explique que les jus de légumes apportent une quantité considérable de nutriments sans les fibres agressives pour les intestins hypersensibles puisqu’elles ont été extraites à l’extracteur de jus. C’est une clé pour réparer, dans un premier temps, les muqueuses abîmées. Les jus sont assimilés directement par l’organisme sans passer par l’étape de “digestion”. Bien sûr, il ne faut pas en abuser : les jus restent très sucrés. N’oubliez pas qu’il s’agit tout de même d’une arrivée massive de sucre dans le sang ! Pour cette raison, je ne conseille pas d’en faire un dogme et de partir dans des cures de jus qui, selon moi, sont trop extrêmes. Selon moi, leur place est de venir complémenter, à petites doses, une alimentation digeste et de qualité.
2. Intégrez des matières grasses digestes
Cela vous étonnera peut-être mais figurez-vous que les matières grasses saturées, en particulier l’huile de coco, sont plus digestes. L’huile de coco est vraiment celle que je vous recommande en priorité. Elle contient un acide gras particulier, l’acide caprylique, qui aide à rééquilibrer la flore intestinale et à réduire les ballonnements. Sachez en plus que cet acide caprylique possède des propriétés antibactériennes et antifongiques, c’est donc votre allié en cas de SIBO !
L’huile d’olive est également un très bon choix. Elle contient notamment de l’acide oléique, lui aussi antibactérien et antifongique.
3. Utilisez les vertus des plantes médicinales
La nature regorge de plantes aux vertus salutaires pour notre organisme. En ce qui concerne le SIBO / SIFO, nous allons jouer sur plusieurs plans. D’une part, amener des plantes antibactériennes et antifongiques pour réguler la population du microbiote et sortir de l’état de dysbiose. Mais il faudra aussi réguler le transit, notamment dans les cas de constipation, pour s’assurer d’expulser les toxines. Enfin, j’aime ajouter des plantes dites adaptogènes issues de la médecine ayurvédique pour réguler l’organisme dans sa globalité. Vous pouvez donc vous pencher sur :
- Les plantes antibactériennes et antifongiques : l’origan, le neem, la cannelle de Ceylan, la berbérine, la feuille d’olivier (oleuropéine), l’ail, l’huile de coco.
- Les plantes prokinétiques : l’aloe vera qui permet d’activer le péristaltisme intestinal en douceur lorsqu’il est mis à mal dans certains cas de SIBO.
- Les plantes anti-inflammatoires : le curcuma, le gingembre, le poivre, l’ortie.
- Les plantes adaptogènes : l’ashwagandha pour apaiser le stress chronique et la rhodiole pour accompagner la sphère psychologique.
Quid des probiotiques ?
Je suis d’avis que le réensemencement de la flore intestinale se fait dans un deuxième temps, après avoir nettoyé le terrain. Si les probiotiques sont généralement bien tolérés, ils peuvent toutefois s’avérer inefficaces voire exacerber les symptômes gênants et/ou douloureux du SIBO si l’intestin n’est pas encore propre à ce stade. Une fois le travail de purification effectué, vous pouvez tout à fait utiliser des probiotiques bien dosés pour repeupler votre microbiote dans un second temps.
Les probiotiques que je vous recommande : Microbiote & Nombril chez Atelier Nubio.
Le SIBO peut se soigner… mais cela prend du temps
Je crois fermement que notre corps est doté d’une fabuleuse capacité de s’auto-régénérer s’il dispose des bons outils (nutrition de qualité, une activité physique adaptée, une bonne gestion du stress, un sommeil réparateur, des moments que l’on s’accorde à soi, une expression de la gratitude au quotidien). On ne répare pas en quelques jours un terrain abîmé par des années de négligence. Mais ce qui est sûr, c’est que c’est possible en y mettant de la conscience.
Je vous souhaite du courage, de la volonté, de la détermination dans la prise en charge de votre santé. Vous avez les clés. Rappelez-vous qu’être malade n’est pas une fatalité, il est temps de reprendre votre santé en main !
On arrive à la fin de cet article sur le SIBO. J’espère qu’il vous a plu et qu’il vous aidera à mieux comprendre ce trouble digestif et surtout, si vous êtes concernés, que vous saurez le dépister et le prendre en charge avec un angle holistique. Un grand merci d’avance pour vos commentaires. Prenez soin de vous et je vous dis à bientôt.
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