J’avais envie aujourd’hui de vous parler d’une thématique phare dans mon métier : les addictions, et plus particulièrement l’addiction au sucre.
De nos jours, le sucre est partout et encore plus là où on ne le voit pas (souvent dans des produits qui ne sont pas sucrés à proprement parler, par exemple les plats préparés). Ce qui fait qu’on est de plus en plus nombreux à devenir addict au sucre sans même s’en rendre compte.
Pourquoi fait-on la guerre au sucre ? Parce qu’il est responsable de nombreux problèmes de santé, notamment de prise de poids, de maladies dont la plus connue est le diabète de type 2, de troubles hormonaux, d’un dérèglement du microbiote et j’en passe.
Dans cet article, je vais vous expliquer les nombreuses raisons – parfois insoupçonnées – qui font qu’on est accro au sucre. Et bien sûr, je vais vous donner des solutions pour vous sevrer en douceur du sucre sans perdre du plaisir dans votre alimentation.
Qu’est-ce que le sucre ?
Le sucre de table, le sucre qu’on connaît, est une molécule de saccharose qui elle-même est un disaccharide (deux molécules de sucre accrochées l’une à l’autre). Le saccharose est composé d’une molécule de glucose et d’une molécule de fructose.
Quant à l’addiction au sucre, c’est l’asservissement à cette substance, si fort que cela entraîne une conduite compulsive.
Sur le plan physiologique…
Le sucre stimule la synthèse de dopamine, un neurotransmetteur qui joue un rôle central dans la sensation de plaisir et dans la motivation.
Quand votre cerveau associe une substance ou une expérience au plaisir, en particulier lors de la consommation de drogues (douces ou plus dures), il synthétise de la dopamine. C’est pour cela qu’on la surnomme « l’hormone du bonheur » : parce que sa libération procure un plaisir immédiat, et c’est le cas lorsqu’une substance comme le sucre vous procure une certaine satisfaction.
En consommant du sucre, vous stimulez le système de récompense de votre cerveau : la stimulation de la synthèse de dopamine mais aussi l’inhibition de sa recapture, ce qui renforce les effets addictifs de cette substance. Et ce qui est véritablement problématique, c’est que plus vous le stimulez, plus ce système devient insensible face aux stimuli extérieurs et donc plus vous avez besoin de sucre pour ressentir les mêmes effets.
On n’est pas véritablement accro au sucre, à la substance en elle-même. On est surtout accro à la libération de dopamine dans le cerveau et à l’expérience qu’on vit au travers de cette substance.
Quand j’ai suivi ma formation à l’Ecole de Nutrition de Holistique de Genève, notre professeur nous avait dit “On ne devient pas dépendant d’une substance mais d’une expérience.” et je suis totalement d’accord.
Cela dit, la dopamine joue aussi un rôle dans les processus de cognition, de concentration et de mémoire. Donc vous pouvez être tentés de consommer des aliments sucrés quand vous avez besoin d’être concentrés sur une longue période ou si vous avez un travail avec des responsabilités importantes qui exigent de vous que vous restiez vigilants toute la journée.
Sur le plan émotionnel…
Dans la grande majorité des cas, les addictions naissent de la croyance de n’avoir pas reçu assez dans le passé.
Cela peut être :
- Un manque d’amour, de reconnaissance, d’écoute, d’attention…
- Un manque de dialogue, de communication (reliés au chakra de la gorge)
- Un manque de but, d’avenir, de mission de vie, de sens à sa vie…
- Un manque de conscience, d’intuition, de discernement (on subit ses émotions)
Cela démarre souvent dans l’enfance mais pas toujours.
Néanmoins, cela touche beaucoup plus les personnes hypersensibles et qui ont une tendance perfectionniste puisqu’elles sont plus réceptives, moins hermétiques au regard de l’autre et donc elles vont avoir tendance à absorber ces émotions qu’elles vont devoir ensuite compenser d’une manière ou d’une autre. Puisqu’on ne peut pas garder indéfiniment une émotion. À un moment donné, elle doit sortir.
C’est à ce moment-là que manger devient un centre d’intérêt principal pour combler le sentiment de manque. On transfère nos besoins sur la nourriture pour tenter de combler un sentiment d’épuisement ou de vide intérieur.
Sachant que sur le plan symbolique, le sucre nous rappelle la douceur, la tendresse. Donc c’est potentiellement ce qu’on va venir chercher à travers sa consommation.
L’addiction à quelque chose, c’est l’usage qu’on en fait.
Cela explique que tout le monde ne devient pas accro au sucre et qu’il y a aussi des niveaux. Cela dépend de votre réceptivité, de votre sensibilité et de votre tolérance vis-à-vis de cette substance.
Une addiction n’est ni plus ni moins le symptôme extérieur de ce qui se passe en nous mais que nous ne voulons pas voir. Cela résulte souvent d’émotions intériorisées, refoulées, qui sont un peu trop dures à extérioriser et qui nous font peur. Ces émotions, on n’a pas envie de les ressentir. Donc c’est plus facile de se diriger vers le sucre plutôt que d’exprimer sa colère ou sa tristesse !
On a tellement été habitués à ce qu’on nous dise de nous taire, que s’exprimer est mal, qu’il faut nous ranger à notre place… Maintenant, il s’agit de déconstruire vos croyances !
Non seulement, ce sont des croyances infondées qui résultent de votre vécu, et surtout de votre perception de votre vécu, mais qui aujourd’hui sont devenues obsolètes et ne sont plus la réalité.
Pourquoi est-on addict au sucre ?
Ci-dessous, je vous ai listé les principales raisons pouvant expliquer votre addiction au sucre.
Raison n°1 : On baigne dans le sucre depuis notre enfance
Le premier aliment qu’on va goûter quand on arrive au monde, c’est le lait. Que ce soit du lait maternel ou du lait infantile, le lait contient du lactose qui est une forme de sucre, à savoir une combinaison de glucose et de galactose.
C’est donc la première chose qu’on goûte quand on est bébé et chaque fois qu’on boit du lait en tant que bébé, c’est un moment de réconfort : c’est un moment plein d’amour où l’on est près de sa maman.
Dès la naissance, on identifie inconsciemment le goût sucré au réconfort, à l’amour, à la tendresse, à la protection. Ce qui est absolument normal à cet âge-là.
Au fur et à mesure que vous grandissez, vous êtes supposé vous sevrer du lait. Cela paraît évident quand la maman a allaité puisque l’allaitement s’arrête à un moment donné de votre enfance. Mais c’est finalement la même chose avec du lait infantile : on ne vous donne pas du lait infantile toute votre vie.
Le problème, c’est qu’on a contourné ce problème en buvant du lait. Mais cette fois-ci du lait de vache ! La question n’est pas de polémiquer sur est-ce qu’il faut consommer des produits laitiers. Simplement, en continuant de boire du lait, vous empêchez ce processus de sevrage de bien se faire et donc vous ouvrez potentiellement la porte à une addiction au sucre plus tard.
Raison n°2 : Le sucre est un exhausteur de goût puissant
Il est présent dans la majorité des produits industriels et c’est ce qui fait que plus on en mange, plus on adore ça !
Raison n°3 : On ne communique pas assez sur les dangers du sucre
On n’est pas conscient de ses dangers. Il est plus addictif que la cocaïne ! D’autant plus que c’est un tranquillisant légal en vente partout. Contrairement à la cocaïne, le sucre se trouve dans tous les supermarchés donc c’est très facile de s’en procurer.
Raison n°4 : On consomme une majorité de céréales blanches, raffinées
Dans nos assiettes, on consomme une majorité de céréales blanches et raffinées qui ont un indice glycémique plus élevé que leurs voisines, les céréales complètes. Pour rappel, plus vous élevez l’indice glycémique d’un aliment, plus son effet s’apparente à celui du sucre. Sans même manger du sucre sous forme pure, vous mangez quand même quelque chose qui s’en rapproche.
Raison n°5 : La consommation excessive et chronique de sucre entraîne la prolifération de Candida albicans
Ce champignon est naturellement présent dans le corps, il joue des rôles fondamentaux mais s’il est présent en trop grande proportion, vous allez avoir plein de symptômes désagréables. Mais il faut savoir que cette levure, ce champignon, se nourrit principalement de sucre. Donc plus il est présent dans votre corps, plus vous allez des pulsions sucrées et vous entrez dans un véritable cercle vicieux qui peut bien sûr s’arrêter en stoppant la prolifération du Candida albicans.
Mais l’addiction au sucre peut aussi se manifester dans les cas suivants :
- Un stress chronique
À chaque épisode de stress, vos glandes surrénales synthétisent du cortisol (l’hormone du stress) qui va épuiser les glandes surrénales au long cours. Plus vous épuisez vos glandes surrénales, plus vous avez de pulsions sucrées pour tenter de vous redonner de l’énergie.
- Un syndrome de fatigue chronique
C’est le même processus d’épuisement des surrénales à cause d’un excès de cortisol. À terme, les glandes surrénales sont tellement fatiguées qu’elles n’arrivent plus à produire de cortisol. C’est l’épuisement total ; on l’observe beaucoup dans les cas de burnout.
- Un déséquilibre hormonal
C’est notamment le cas dans le syndrome prémenstruel où l’on observe de fortes compulsions sucrées chez certaines femmes. Cela est dû à la chute de la progestérone à cette phase du cycle tandis que les œstrogènes restent trop élevés. Normalement, les deux hormones devraient descendre mais en cas de déséquilibre entre les deux, on retrouve ce fameux SPM qui provoque des envies de sucre.
- Une difficulté à gérer ses émotions
Quand on a tellement associé le sucre au réconfort, on en vient à ne plus savoir dissocier l’alimentation des émotions. Le sucre devient une soupape de décompression. On utilise à tout va pour se réconforter face à des événements difficiles, à des challenges, à des stress intenses, etc.
Je retrouve beaucoup ces mêmes schémas chez mes patients. Ce sont des personnes qui font bonne figure toute la journée au travail, et qui une fois rentrées chez elles, ressentent ce besoin de manger du sucre. Pourquoi ? Parce qu’elles étaient sur la retenue toute la journée et le seul moment où elles se permettent d’être elles-mêmes, c’est quand elles rentrent à la maison.
- Les croyances autour de notre rapport au sucre
Ce sont les personnes qui ont grandi avec des phrases types dans la tête comme : “Je suis un bec sucrée”, “J’ai toujours été gourmand(e)”, “Je ne peux pas sortir de table sans la petite touche sucrée”, etc. Tout cela, ce sont des histoires qu’on se raconte mais qu’on peut changer !
Comment se sevrer du sucre ?
Voici quelques conseils qui pourront vous aider à vous sevrer progressivement du sucre.
Conseil n°1 : Consommer le moins d’aliments industriels possible
Évitez au maximum les plats préparés. Tout ce que vous faites vous-même sera bien meilleur pour votre santé et vous pourrez également mieux maîtriser ce que vous mettez dans votre assiette. Quand c’est industriel, vous n’avez aucune vision des quantités à l’intérieur.
Conseil n°2 : Consommer des féculents complets et non raffinés
Que ce soit des pâtes, du pain, des farines, etc. Choisissez des formes complètes ! Vous pouvez aussi vous orienter vers la pomme de terre, la patate douce et – en hiver – les légumes racines (panais, topinambour, carotte, betterave…).
Ces féculents vont vous permettre de diminuer l’indice glycémique de vos repas. Pour faire très simple, plus l’indice glycémique de votre repas est faible, mieux vous arriverez à limiter le stockage de graisses et donc à gérer votre poids.
Conseil n°3 : Choisir les bons sucres
On retrouve du “bon sucre” dans les fruits sous forme de fructose. Je mentionne uniquement les fruits parce que la quantité de fructose à l’intérieur reste raisonnable mais surtout, dans un fruit, vous retrouvez également des fibres qui diminuent la vitesse d’absorption des sucres et des minéraux bénéfiques pour votre santé.
Je déconseille par exemple le sirop d’agave qu’on voit un peu de partout parce qu’il s’agit d’un concentré de fructose seul et plusieurs études ont montré qu’à l’excès, le fructose fait saturer le foie et peut favoriser la prise de poids. En plus de cela, il est extrêmement mal toléré par les personnes qui souffrent du syndrome de l’intestin irritable. En termes de produits sucrants, je vous recommande plutôt le sucre complet non raffiné type rapadura, muscovado, le sucre de coco ou encore le sucre issu des dattes, ainsi que le sirop d’érable et le miel de qualité.
Conseil n°4 : Faire vos propres snacks et pâtisseries saines à la maison
Plutôt que d’acheter des biscuits, je vous conseille de préparer vos propres snacks à la maison. En faisant vos goûters ou vos desserts vous-même, vous décidez de la qualité du sucre et de sa quantité dans votre recette et vous vous rendrez vite compte que vous n’avez pas besoin d’en mettre trois tonnes pour apprécier le goût. Un bon réflexe que j’ai quand je prends une recette d’un gâteau sur internet, systématiquement je divise par deux les quantités de sucre. Si vous manquez d’idées de recettes saines et que vous recherchez de l’inspiration, vous pouvez télécharger mon ebook Nourish qui comprend 40 recettes saines en plus de nombreux conseils nutritionnels.
Conseil n°5 : Prendre un complément de vitamine D en hiver
Cela vous aidera, en plus de booster votre système, à équilibrer votre système hormonal. Pour rappel, la meilleure source de vitamine D est le soleil. Tout dépend de la région dans laquelle vous vivez, vous n’en trouverez pas beaucoup en hiver !
Conseil n°6 : Drainer votre foie
Le foie a cette capacité de stocker et de dégrader le glucose. Si votre foie est saturé, il n’arrivera plus à faire son travail d’épuration des déchets mais aussi de régulation des sucres. Faire une détox du foie ponctuellement, aux changements de saison et plus encore au printemps vous sera bénéfique. Personnellement, je vous recommande la Routine Détox de la marque Atelier Nubio dont la composition est très clean.
Conseil n°7 : Tester des plantes contre votre addiction au sucre
- Une plante anti-addiction : la racine de kudzu
C’est une plante qui vient d’Asie et qui est réputée pour sa capacité à désaccoutumer du sucre. Je la conseille beaucoup à mes patients qui souffrent de compulsions alimentaires à dominante sucrée.
- Les fleurs de Bach
Il y a deux fleurs de Bach que j’apprécie beaucoup dans le cadre de la prise en charge des addictions – sachant qu’elles agissent sur le plan émotionnel. La première est Chicory que vous pouvez utiliser si vous ressentez ce besoin de combler un manque affectif par la nourriture. La deuxième est Pine que je vous conseille si vous ressentez de la culpabilité après avoir craqué sur la nourriture.
Je pense qu’en travaillant sur toutes ces sphères-là, vous arriverez progressivement à ne pas compenser votre manque d’énergie ou vos aléas émotionnels par le sucre.
Un dernier conseil que je pourrais vous donner, c’est de sans cesse vous connecter à votre “pourquoi”, à la raison pour laquelle vous avez envie de vous désaccoutumer du sucre. Je pense qu’on est inarrêtable quand on a en tête une motivation qui fait sens, c’est ce qui vous donnera l’impulsion de persévérer dans vos efforts même dans les moments où les tentations seront plus nombreuses.
J’espère que cet article vous aura plu. On se retrouve bientôt. D’ici là, je vous souhaite une excellente journée.
Claire
*Certains liens présent dans cet article peuvent être affiliés. Cela signifie qu’une commission m’est reversée si vous passez commande par ce lien. Le prix ne change pas pour vous. C’est juste une façon de me remercier et de soutenir mon travail 🙂
0 commentaires