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Le SOPK vu par la nutrition et la médecine chinoise

par | Nov 15, 2023 | Blog, Santé | 0 commentaires

Bienvenue dans ce nouvel article. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Jennifer David, thérapeute en médecine traditionnelle chinoise. Nous avions déjà fait un article avec Jennifer dans lequel nous parlions de la digestion du point de vue de la médecine chinoise que vous pouvez retrouver ici.

Le SOPK, c’est quoi ?

Le SOPK, ou syndrome des ovaires polykystiques, est un trouble hormonal féminin touchant 1 femme sur 7 en France. Il porte le nom de « polykystiques » en raison de la présence d’une série de petits follicules dans les ovaires, souvent confondus avec des kystes. Les causes ne sont pas clairement identifiées mais cela se passerait au niveau génétique, épigénétique, in utero avec comme facteurs aggravant les perturbateurs endocriniens ainsi que l’alimentation inflammatoire. Ce syndrome peut entraîner des problèmes de fertilité, des déséquilibres hormonaux, et est associé à des conditions telles que l’infertilité, l’obésité, le diabète de type 2 et des problèmes de peau, comme l’acné, l’hypertension, les avc, fatigue chronique, dépression, foie gras (hépatomégalie, apnée du sommeil) anxiété et à terme, des risques de cancer de l’endomètre.

Quels sont les symptômes associés ?

Le SOPK peut avoir plusieurs facteurs contributifs, notamment :

  1. Résistance à l’insuline : Près de 70% des cas de SOPK sont associés à une résistance à l’insuline, où l’efficacité de cette hormone dans la régulation du glucose sanguin est réduite. Cela peut entraîner une surproduction d’androgènes.
  2. Origine surrénalienne : Les glandes surrénales produisent des androgènes et un stress chronique peut entraîner une surproduction d’androgènes, aggravant l’hyperandrogénie chez les femmes atteintes de SOPK.
  3. Inflammation chronique : L’inflammation chronique peut contribuer au SOPK en favorisant la résistance à l’insuline. Les femmes atteintes de SOPK ont tendance à avoir une inflammation de bas grade.
  4. Hypothyroïdie : Les troubles thyroïdiens, notamment l’hypothyroïdie, peuvent affecter la fonction reproductive et entraîner des troubles de l’ovulation.
  5. Syndrome post-pilule : Parfois, l’arrêt de la contraception hormonale peut déclencher des symptômes similaires au SOPK.

Si vous présentez des symptômes correspondant à l’un de ces facteurs, il est recommandé de consulter un médecin pour des examens biologiques afin de déterminer la cause sous-jacente de votre condition.

Jennifer témoigne sur son histoire personnelle autour du SOPK

« Tout à débuté vers mes 12-13 ans, mes premiers cycles se sont résumés à l’enfer !

J’avais des règles hyper abondantes, vraiment hémorragiques. Ensuite, 2-3 années plus tard, je me suis retrouvée avec des cycles irréguliers. J’ai consulté une gynécologue qui m’avait dit de prendre la pilule et que cela réglerait tout mon système hormonal. Ceci a fait que jusqu’à mes 24-25 ans, j’avançais en compagnie de madame pilule. Puis, j’ai revu un autre gynécologue sur Paris suite à l’arrêt de ma pilule (j’avais dû lire quelque part que c’était mauvais pour la santé) parce que j’avais à nouveau des cycles très abondants et irréguliers. À l’époque, cela me dérangeait beaucoup car j’étais hôtesse de l’air et je pouvais passer 8 à 10h dans l’avions sur les longs courriers (il y avait mieux comme situation !).

Le gynécologue a effectué une échographie et m’a dit que je devais continuer la pilule, m’informant aussi que le jour où je voudrai des enfants, ça allait être compliqué et que j’allais devoir revenir le consulter car j’avais le SOPK. « Merci, au revoir. » Autant dire que je ne savais pas de quoi on me parlait, mais il est clair que j’avais bien entendu le fameux « vous allez galérer à tomber enceinte ».

Suite à ce rendez-vous, j’ai malgré tout arrêté la pilule et là, est apparu l’hirsutisme (un des symptômes du SOPK) qui est le fait d’avoir des poils sur des zones dites masculines (menton, dos, moustache). Puis la prise de poids, et les migraines. À cette époque, je n’avais pas fait le lien avec le SOPK (c’était hyper récent) et c’est 10 ans plus tard que je vais vraiment commencé à approfondir le sujet. Je suis en projet bébé avec mon compagnon, nous avons fait de multiples tests et je suis un traitement pour rééquilibrer les hormones du mieux possible. Selon ma gynécologue, cela se fera mais comme j’ai envie de dire « à suivre » ! Il n’empêche qu’aujourd’hui, j’ai de l’hypertension, une hypothyroïdie naissante, toujours des migraines et des cycles anarchiques qui sont des conséquences du SOPK. »

Le SOPK peut-il se soigner ?

Il n’existe pas de cure définitive pour le SOPK, mais le traitement est essentiellement axé sur la gestion des symptômes. Il vise à :

  1. Corriger les symptômes liés à l’hyperandrogénie, comme l’acné et l’hirsutisme.
  2. Restaurer des cycles menstruels réguliers pour améliorer la fertilité et réduire les risques de cancer de l’endomètre.
  3. Traiter les anomalies métaboliques, en particulier en maintenant la glycémie sous contrôle.
  4. Gérer le surpoids, le cas échéant.
  5. Induire l’ovulation si une grossesse est souhaitée.

Ce traitement repose sur des ajustements du mode de vie, ainsi que l’utilisation de médicaments pour atteindre ces objectifs et améliorer la qualité de vie des patientes atteintes du SOPK.

Soulager le SOPK en diététique préventive & psycho-nutrition

Un prérequis nécessaire avant d’entamer des changements alimentaires reste de faire certaines analyses sanguines :

  • Glycémie : glycémie à jeun (GAJ), hémoglobine glyquée (HbA1c), indice de HOMA, insuline
  • Thyroïde : TSH, T4 libre, T3 libre
  • Glandes surrénales : cortisol libre
  • Bilan micronutritionnel : magnésium, vitamine D, fer, zinc…

Ces analyses complètes nous permettront de dépister quel « type » de SOPK vous avez, et d’adapter votre rééquilibrage alimentaire en conséquence.

Ceci dit, il faut prendre conscience que l’alimentation à elle seule ne peut pas résoudre tous les symptômes du SOPK. On peut, en revanche, les améliorer. Voici quelques grandes règles en terme de diététique préventive à connaître :

  • Consommer des aliments bruts, complets (céréales complètes, légumineuses, quinoa, sarrasin…) ;
  • Adopter une alimentation à indice glycémique (IG) faible à modéré (cf. mon article Contrôler son poids grâce à l’indice glycémique) ;
  • Ajouter des oméga-3 et 9 dans votre assiette (poissons gras, huile d’olive, avocat, graines de lin, chia, chanvre…) ;
  • Faire des repas complets avec féculent, protéine, légume + une source de lipides ;
  • Consommer suffisamment de fibres pour l’équilibre du microbiote ;
  • Consommer des probiotiques naturels (ex. pain au levain naturel cf. mon article Pain au levain naturel : 3 bonnes raisons d’en consommer).

Cependant, il y a également des choses à éviter :

  • Le sucre blanc (opter pour du rapadura, muscovado ou sucre de coco) ;
  • Les céréales raffinées (pâtes blanches, farine T45, produits industriels) ;
  • Les oméga-6 inflammatoires (huile de tournesol, d’arachide, de pépin de raisin…) ;
  • Les produits laitiers de vache (facteur de croissance IGF1) ;
  • Les charcuteries (inflammatoires) ;
  • L’excès de gluten (si vous n’avez pas d’intolérance au gluten, vous pouvez opter de temps en temps pour du blé ancien, du Kamut ou petit épeautre) ;
  • La prise de sucre isolée ;
  • Les boissons sucrées et les jus de fruits ;
  • L’alcool.

Compléments alimentaires & plantes que je recommande

Je vous mets ci-dessous une liste de compléments alimentaires qui peuvent être indiqués pour aider à rééquilibrer vos hormones et soulager quelques symptômes du SOPK.

Attention : Renseignez-vous systématiquement sur les effets indésirables et les contre-indications des compléments alimentaires (notamment les complexes qui contiennent des plantes œstrogène-like ou progestérone-like, comme la sauge ou le gattilier). Ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est sans danger ! Renseignez-vous également sur la compatibilité avec votre traitement médicamenteux si vous en prenez un.

  • On veut… un cycle harmonieux (contient du gattilier et de la sauge) ;
  • Probiotiques Microbiote & Nombril : contribuent à améliorer la digestion et l’assimilation des nutriments ;
  • Oméga-3 : action anti-inflammatoire ;
  • Magnésium, zinc et vitamine D : pour les carences régulièrement observées dans les cas de SOPK ;
  • Myo-inositol : améliore la résistance à l’insuline.

Les plantes adaptogènes ont quant à elles, moins de risques d’effets secondaires, raison pour laquelle je tends à les privilégier :

  • Ashwagandha : stimule la glande thyroïde en douceur et aider à mieux réagir face aux situations de stress ;
  • Shatavari : plante de la femme par excellente, elle contribue à favoriser l’ovulation.

Enfin, voici d’autres plantes utiles que vous pouvez éventuellement ajouter à votre cure selon vos symptômes et l’avis d’un spécialiste :

  • Huile d’onagre-bourrache : régulateur hormonal, anti-inflammatoire qui contribue également à booster la fertilité ;
  • Ortie : diminue la testostérone, qui est élevée chez les femmes atteintes de SOPK ;
  • Réglisse : diminue la testostérone et soutient les glandes surrénales.

Que changer dans son hygiène de vie quand on est atteinte de SOPK ?

  • Bonne gestion du stress : le CBD (je conseille particulièrement l’Antidote de chez Ho Karan / -10% avec mon code AFFCLAIREP10) stimule le système parasympathique et aide à lutter contre les effets négatifs du stress chronique ;
  • Warning : la prévalence de troubles du comportement alimentaire est plus élevée chez les SOPK que chez le reste de la population, d’où l’importance de faire de la prévention.

La vision du SOPK en médecine chinoise

En médecine chinoise, 5 tableaux pathologiques principaux sont associés au syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), chacun résultant d’un déséquilibre spécifique. Voici une explication approfondie de ces déséquilibres, ainsi qu’un parallèle avec les symptômes en médecine allopathique :

  • Point 1 – Glaires-Humidité : Les glaires sont comparées à de la colle dans le corps ; elles sont causées par un excès de pensées, de produits laitiers, de sucre et de gluten. Elles obstruent l’utérus et les ovaires, perturbant la fonction hormonale normale des ovaires et bloquant l’implantation de l’œuf. Cela se traduit par des règles peu abondantes, de l’obésité, une pilosité excessive, une sensation d’oppression dans la poitrine, des masses abdominales et des écoulements vaginaux. Pour faire le parallèle en médecine allopathique, les médecins conseillent souvent une alimentation anti-inflammatoire et cela se vérifiera aussi avec la résistance à l’insuline, entre autres.
  • Point 2 – Vide du Rein et de la Rate : Un vide d’énergie du Rein peut résulter de surmenage, du stress ou d’un excès d’activité sexuelle. Cela affecte les trois merveilleux vaisseaux qui ont une influence sur l’utérus et les ovaires. Cela se manifeste par des règles peu abondantes ou l’absence de règles, des seins peu développés, des douleurs lombaires, des vertiges, de la fatigue, un petit appétit, une sensation de froid, des mictions fréquentes, et une langue pâle et humide. Le parallèle en médecine allopathique sera sûrement l’épuisement des surrénales. Dans ce cas, les médecins conseilleront un peu de sport sans excès, des nuits régulières et des repas sains. La prise d’iode en complément peut également être associée (le Rein est relié à l’élément Eau et à la saveur salée, on conseille donc en diététique chinoise les algues et les fruits de mer).
  • Point 3 – Stase de Sang : La stase de sang résultent souvent d’un blocage du Foie dû à la colère, à la frustration, à la consommation excessive d’aliments gras et d’alcool, ainsi qu’à un blocage de l’énergie. Cela se traduit par des règles avec un sang foncé et des caillots, des douleurs abdominales, des règles irrégulières, et de l’agitation mentale. En médecine allopathique, le manque de progestérone à un moment clé du cycle peut s’apparenter à ce syndrome en MTC.
  • Point 4 – Chaleur-Humidité dans le Méridien du Foie : La chaleur-humidité dans le méridien du Foie est semblable à des glaires qui surchauffent dans le foie, parfois appelé foie gras. Cela se manifeste par des saignements irréguliers, une croissance excessive de poils, des boutons sur les fesses, de la soif, des céphalées, des distensions et des douleurs des seins, un écoulement vaginal jaune ainsi qu’une sensation de chaleur. La langue présente des bords rouges avec un enduit collant jaune.
  • Point 5 – Vide de Sang : Le vide de Sang ne correspond pas forcément à de l’anémie, mais plutôt à un manque de matière, même si l’énergie est présente. En médecine chinoise, cela est souvent lié à une alimentation inadéquate. Cela se traduit par des saignements irréguliers et peu abondants, des seins peu développés, des sensations de vertige, de la fatigue, un teint pâle et terne, une vision trouble et des fourmillements dans les membres. Cela se vérifiera parfois en médecine allopathique par un manque de fer.

Ces déséquilibres en médecine chinoise fournissent un éclairage holistique sur le SOPK et peuvent compléter la compréhension des symptômes en médecine allopathique. Une consultation avec un professionnel de santé (en première intention, endocrinologue et gynécologue) est essentielle !

Autres conseils en médecine chinoise :

  • Soutenir le rein en diététique Chinoise la saveur salé à l’honneur et les aliments de couleurs noir ainsi que d’éviter le surmenage et les excès sexuels. 
  • Soutenir la rate avec la saveurs douce et les aliments de couleurs jaune. Éviter le sucre, les laitages et le gluten et se fourre la paix méditer faites du yoga de la sophrologie de l’hypnose faites des pauses éviter de ruminer.
  • Soutenir le foie prenez l’air aller marcher détendez vous évitez les colères et frustrations massez vous et faites vous masser manger des produits verts et acides.

Ressources utiles pour aller plus loin :

Retrouvez Jennifer sur Instagram : @monpolezen.

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Claire Poncet

Diététicienne-nutritionniste, professeure de yoga et créatrice de contenus digitaux, je vous accompagne vers une relation plus saine et sereine avec votre corps.