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« Je mange pour combler mon vide intérieur… »

par | Oct 1, 2024 | Blog, Santé | 0 commentaires

Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet qui va être assez déterminant dans votre parcours de guérison qui est la compréhension des blessures émotionnelles pour vaincre les troubles alimentaires. Et vous allez voir que certaines blessures sont très en lien avec cette obsession de manger pour combler un vide intérieur. Ce fameux vide insatiable, sans fin, pour lequel on mange sans faim sans jamais réussir à le combler.

J’ai lu un livre incroyable de Lise Bourbeau, notamment très connue pour son best-seller Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même. Mais Lise Bourbeau a également écrit un autre livre, publié en 2019, qui s’intitule Stop au Contrôle – Et si votre relation à la nourriture vous permettait de mieux vous connaître ? et je trouvais le sujet vraiment pertinent pour cet article car, en lisant ce livre, je me suis moi-même beaucoup reconnue à certains passages et j’ai reconnu de nombreuses patientes également (cf. mon article « Comprendre ses blessures émotionnelles pour vaincre les troubles alimentaires »).

Pour le contexte, il faut savoir que Lise Bourbeau – dans son ouvrage Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même – a défini 5 blessures que sont : le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison et l’injustice. Et dans son autre livre, Stop au contrôle, elle établit le lien entre ces 5 blessures et le comportement alimentaire. Et c’est ce dont j’ai envie de vous parler dans cet article.

Je n’ai pas toujours eu cette vision holistique, qui inclut le corps et les émotions. Quand j’ai appris que j’avais un TCA, je ne cessais d’incriminer mon alimentation. Je pensais qu’en adoptant tel mode d’alimentation, je me sortirais de mon TCA. C’est la raison pour laquelle j’ai suivi de nombreux régimes alimentaires pensant que c’était la solution. Puis, j’ai eu le sentiment d’arriver à bout de moi-même. J’avais la sensation d’avoir tout essayé. J’avais fini par me dire que j’allais devoir apprendre à vivre avec mes TCA même si une part de moi — comme une petite flamme intérieure — gardait espoir.

Votre comportement alimentaire reflète votre attitude dans tous les domaines de votre vie.

Exemple : une personne très contrôlante dans sa vie sera plus susceptible de se mettre au régime et de s’y tenir quand bien même c’est difficile. Une personne qui vit avec plein de peurs (peur de ne pas y arriver, peur de ne pas être appréciée, peur d’être licenciée, peur d’échouer, peur d’être abandonnée, peur d’être seule…) aura plus de risques de se réfugier dans la nourriture. Quand on a le sentiment de perdre le contrôle de sa vie, on perd le contrôle de son alimentation. Le contrôle commence sur le plan psychologique avant de s’exercer sur l’alimentation.

À l’inverse, une personne qui s’aime, qui se donne le droit d’être elle-même, dans le positif comme dans le négatif, à chaque instant, aura peu de risques de tomber dans un TCA. Cette personne s’autorise de ne pas toujours y arriver, de ne pas toujours s’écouter, d’avoir des zones de faiblesse et de faire des erreurs de temps en temps. Une personne qui s’aime est tolérante vis-à-vis d’elle-même.

Je vais vous citer les 5 blessures selon Lise Bourbeau et le comportement alimentaire associé à chacune de ces blessures. Peut-être que vous vous reconnaîtrez dans plusieurs de ces blessures, c’est normal, car nous les avons toutes en nous à différents degrés avec des prédominances pour certaines. Surtout, lisez bien l’article jusqu’à la fin car je vous expliquerai comment arrêter de combler votre vide intérieur par de la nourriture.

Les 5 blessures et leurs comportements alimentaires associés

Blessure du rejet (masque : fuyant) :

  • appétit coupé : ruminations quotidiennes + besoin de contrôler
  • Petites portions
  • Plus attiré vers l’immatériel → manger n’a que peu d’intérêt pour vous
  • Pour fuir le monde réel : le sucre
  • Vous ne vous êtes pas sentie aimée et acceptée dans ce que vous étiez

Blessure de l’abandon (masque : dépendant) :

  • Quand vous cherchez à vous contrôler, c’est le contraire qui se produit
  • Vous ne savez pas comment obtenir amour, attention ou reconnaissance
  • Vous cherchez à compenser ce manque par la nourriture
  • Vous pouvez manger sans fin : il n’y a jamais assez de nourriture
  • Votre cœur a besoin d’être rempli d’une bonne dose d’amour de soi

Blessure d’humiliation (masque : masochiste) :

  • Vous vous retenez de manger devant les autres
  • Vous choisissez les options les plus saines pour éviter qu’on vous juge
  • Chez vous, le masque tombe : vous n’arrivez pas à résister à la tentation
  • Vous mangez pour vous remplir, pour ne pas sentir votre corps (honte)
  • Plus vous vous dites que vous devez arrêter de manger, plus vous mangez
  • Vous culpabilisez de craquer, ce qui vous pousse à manger encore plus
  • “Il faut penser aux autres ; c’est égoïste de penser à soi d’abord.”

Blessure de trahison (masque : contrôlant) :

  • Vous ajoutez du sel, du poivre ou des épices avant même d’avoir goûté
  • Vous avez tendance à faire d’autres choses en mangeant
  • Vous mangez vite sans prendre le temps de savourer

Blessure d’injustice (masque : rigide) :

  • Vous pouvez suivre un régime restrictif et vous contrôler
  • Vous êtes plus susceptible d’exclure des catégories d’aliments
  • Pour ne pas ressentir la culpabilité : “ce n’est pas souvent” ou “une seule fois”
  • Votre corps peut vous envoyer des signaux d’alarme (douleurs)
  • Vous recherchez la perfection dans tous les domaines de votre vie
  • Vos pertes de contrôle dans l’alimentation = équilibrer le contrôle excessif

Écouter son corps, ce n’est pas juste bien manger en quantités adéquates. C’est savoir ce dont votre corps a besoin sur les 3 plans : physique, émotionnel et spirituel.

J’aime beaucoup cette phrase de Lise Bourbeau qui dit : “Ta façon de t’alimenter n’est que le reflet de la façon dont tu alimentes les besoins de ton âme.” Il est important d’apprendre à vous aimer et à vous respecter, à faire entendre vos besoins et vos limites. Demandez-vous à chaque instant si le choix que vous êtes en train de faire est bon pour vous et prenez votre responsabilité de dire non si ce n’est pas le cas.

Le vide est inconfortable, mais quelque part, tout le monde le ressent. Le vide fait partie inhérente de notre vie, tout être humain le ressent. Nous vivons dans un monde duel qui implique nécessairement une absence d’une part de soi. Franck Lopvet dit : “Rien ni personne ne peut vous manquer si vous n’avez pas connu sa présence.” Donc le vide est propre à l’expérience de la dualité qu’on expérimente sur Terre : la présence et l’absence. On n’a jamais l’un sans l’autre.

Comment ne plus combler votre vide intérieur par la nourriture ?

Apprivoiser ce vide, voir ce qu’il a à vous dire. Ce qui nous rend malheureux, ce n’est pas de ressentir le vide, c’est de systématiquement chercher à le combler tout en sachant que rien ne sera jamais assez pour remplir ce manque de soi. Vos addictions ne cherchent qu’à vous éloigner de cette sensation de vide. Elles ne pourront jamais l’enlever, mais disons que temporairement, elles vous aident à un peu moins le ressentir. C’est pour cela que c’est agréable et addictif !

Franck Lopvet parle du le vide comme étant un canal de communication entre nous et notre Moi intérieur. Le vide n’est qu’un canal qui rendrait possible la communication avec le vrai Moi. Ce n’est pas quelque chose qui vous manque, vous n’avez pas un problème. Vous êtes juste déconnectée de votre Moi profond qui veut communiquer avec vous.

La prochaine fois, au lieu de manger la plaquette de chocolat, voyez où le vide peut vous mener. Qu’est-ce que vous êtes sur le point de découvrir à propos de vous-même ? On refuse de le vivre parce que c’est terrifiant et inconfortable ! Mais peut-être qu’au-delà de la peur du vide se cachent des potentialités incroyables ! Considérez le vide autrement, pour le vivre autrement lorsque vous le ressentez.

C’est ni plus ni moins l’état qu’on cherche à atteindre en méditation : faire le vide en soi, accepter de laisser venir le vide en soi, de s’en imprégner et d’observer ce qui en découle, sans analyse ni jugement.

Une chose que je répète beaucoup en consultations et que Lise Bourbeau mentionne dans son livre, c’est combien le sentiment de culpabilité vous pousse à prendre du poids. Souvenez-vous du cercle vicieux privation → craquage → culpabilité → besoin de contrôle → privation → craquage → culpabilité, etc. Chaque fois que vous vous contrôlez, c’est signe de culpabilité intérieure puisque le besoin de contrôle est la conséquence même de votre culpabilité.

Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour retrouver une relation saine et sereine avec votre corps et votre alimentation.

Si vous voulez aller plus loin et que je vous accompagne sur ce parcours de libération des TCA, je vous invite à vous renseigner sur mon nouveau programme Embody®. Parce que vous avez le droit de vous sentir bien, aller bien ce n’est pas réservé aux autres, vous y avez droit vous aussi. Je vous souhaite de prendre soin de vous et je vous dis à très bientôt.

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Claire Poncet

Diététicienne-nutritionniste, professeure de yoga et créatrice de contenus digitaux, je vous accompagne vers une relation plus saine et sereine avec votre corps.