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Le pouvoir de la résilience avec Claire Brouquier, coach en bien-être holistique

par | Mar 28, 2024 | Blog, Santé | 0 commentaires

Bonjour à toutes et à tous,

Dans ce nouvel interview, je rencontre Claire Brouquier, coach en bien-être holistique. Je l’ai invitée à partager son histoire, peu commune mais incroyablement inspirante et porteuse d’espoir. Du jour au lendemain, elle se retrouve paralysée à 70% de son corps. Elle émet aujourd’hui l’hypothèse du burnout et d’un appel de son corps qui la suppliait d’arrêter son train de vie épuisant. Elle nous raconte son parcours de résilience et nous explique comment elle en est venue à exercer son activité dans le bien-être holistique. J’espère que cet échange vous plaira, bonne lecture.

Claire P. : Bonjour Claire, je te souhaite la bienvenue. Comment vas-tu ?

Claire B. : Très bien, merci. Je suis ravie d’être accueillie ici aujourd’hui. J’espère que tu vas bien toi aussi ?  

Oui, merci. Peux-tu nous dire qui tu es et ce que tu fais ?

Je suis Claire, j’ai 33 ans et j’habite en Provence. Suite à une reconversion, depuis peu, je suis coach en bien-être holistique avec une approche naturopathique qui regroupe l’hygiène de vie, la nutrition, la beauté in & out et le mieux-être au quotidien. J’enseigne également des cours de yin yoga. Mon but étant de prendre soin de l’individu dans sa globalité. 

Quelle était ta vie avant l’entrepreneuriat ? Que faisais-tu ?

J’étais esthéticienne à mon compte depuis 8 ans. Concrètement, c’était métro-boulot-dodo. Je faisais beaucoup d’heures et de sport à outrance. Ma vie était rythmée, programmée… il n’y avait pas de place à l’imprévu !

Sur ton compte Instagram, tu partages plein de tips bien-être pour se sentir bien au quotidien. Si toi-même tu as fait ce chemin, c’est notamment parce que tu as vécu un événement bouleversant dans ta vie. Il y a quelques années, ton corps t’a lancé un signal d’alarme et tu n’as pas eu d’autre choix que de l’écouter. Cette situation peu commune a radicalement changé le cours de ta vie. Est-ce que tu souhaites nous en parler ?

Bien sûr, car si parler de mon histoire peut venir en aide à d’autres personnes, je partage sans tabou ce qui m’est arrivé. Il y a 4 ans, juste avant le Covid, en janvier 2020, ma vie a complètement basculé. C’était ma semaine de congés après les fêtes et ce jour-là, j’étais avec ma mère en balade quand j’ai ressenti des symptômes dans ma poitrine. Je n’avais plus de force dans les bras, comme des signes d’un AVC…

Je suis rentrée en urgence à l’hôpital et mon corps a commencé à se paralyser jusqu’à 70%. J’ai reçu toute une batterie d’examens, des erreurs de diagnostic… une vraie petite souris de laboratoire ! Je me suis retrouvée en réanimation pour finalement savoir que j’avais une atteinte des nerfs périphériques due à une myélite cervico-dorsale, qui est une inflammation de la moëlle épinière.

Mon corps ne répondait plus, j’ai eu une atteinte au niveau moteur et sensitif dû au fait que mes nerfs étaient lésés. J’ai été allitée pendant presque 3 mois, je suis passée du lit au fauteuil roulant, puis j’ai réappris à marcher en m’aidant du déambulateur et des barres parallèles lorsque que j’étais en clinique et en centre de rééducation neurologique. Cet incident a fait basculer ma vie à 360°. Aujourd’hui, je pense que j’étais en burn-out sans m’en rendre compte et que mon corps n’a pas trouvé d’autre moyen que de se manifester pour me faire comprendre qu’il fallait ralentir, voire même ne plus bouger… c’est le cas de le dire !

Quelles leçons as-tu personnellement tirées de cet enseignement du corps ? 

Qu’il faut savoir écouter son corps et les signes qu’il nous envoie même si parfois c’est déroutant. Il a toujours un message à nous délivrer. À ce moment-là de ma vie, c’était comme si mon âme aspirait à bien plus que ça, comme si la vie voulait m’aider et m’envoyer sur un autre chemin où je pourrais être en totale harmonie avec mes aspirations profondes que je ne me permettais pas de vivre auparavant. Je me dis que les obstacles sont toujours des détours pour finalement aller dans la bonne direction.

Suite à cet événement, comment s’est passé le retour à ton quotidien ? Qu’est-ce que tu as commencé à changer en premier pour essayer de t’en remettre ?

Le retour dans mon quotidien n’a pas été chose facile. Je me suis séparée de mon compagnon avec qui j’étais depuis 5 ans, je suis retournée chez mes parents qui avaient une maison de plein pieds (c’était beaucoup plus facile pour moi car je ne marchais encore pas très bien). Je ne pouvais pas me servir de mes mains handicapées et j’étais encore assez fragile. Mais j’étais finalement tellement heureuse de pouvoir sortir de l’hôpital ! Là où nous commencions à être en confinement, pour moi j’étais confinée depuis 3 mois et je voyais ça comme une bénédiction !

Pour m’en remettre, j’ai commencé à changer ma façon de penser et d’appréhender la vie. J’ai commencé à méditer dans mon lit d’hôpital puis dès que j’ai pu poser un pied au sol, je suis allée sur mon tapis de yoga, ce qui m’aura donné l’énergie et la force de m’en sortir !

Est-ce à ce moment-là que tu as pris conscience de l’impact de la nutrition sur ton état de santé ? Ou en avais-tu déjà conscience avant ton incident ?

Non, bien avant ! Je mangeais sainement depuis quelques années. Étant sportive, j’équilibrais au mieux mes repas et je savais que l’alimentation avait un impact considérable sur notre santé également. J’étais un peu autodidacte là-dedans car je lisais beaucoup de livres sur la nutrition-santé et j’en expérimentais sur moi les bienfaits.

Est-ce qu’à l’inverse, cette épreuve stressante de ta vie a chamboulé par moments ton rapport à l’alimentation ? As-tu déjà “mangé tes émotions” parce que c’était trop dur à affronter certains jours ?

Oui complètement, je suis passée par toutes les émotions possibles. J’ai eu des moments de down où je me sentais seule, parfois dans l’incompréhension de ce qui m’étais arrivé. Je ne savais plus ce que j’allais devenir. J’avais besoin de m’apporter du réconfort comme je le pouvais. J’ai eu des moments de crises d’hyperphagie, je mangé plus que ce qu’il ne fallait pour combler ce “vide”.

Quels sont les grands principes en matière d’alimentation que tu appliques aujourd’hui pour rester en bonne santé ?

Manger équilibré, frais et de saison, des produits de qualité, non transformés et les plus bruts possible. Limiter le gluten et les sucres raffinés. Consommer une grande variété d’aliments (du bon gras, des protéines, des glucides…) afin d’obtenir tous les éléments nutritifs dont on a besoin (vitamines, minéraux…). Et puis, la loi du 80/20 ! Manger doit aussi nous faire plaisir, tout en préservant la santé !

Tu es passée par plusieurs stades de convalescence (d’abord paralysie, puis fauteuil roulant…). J’imagine que ta mobilité a mis un certain temps à revenir. Quelle place donnes-tu aujourd’hui à l’activité physique ?

Je suis passée par toutes les étapes. Ma mobilité est revenue petit à petit, il y avait des progrès visibles dès le départ : ma main droite a commencé à rebouger, puis ma jambe gauche (la droite n’ayant pas été paralysée au niveau moteur, seulement au niveau sensitif). Tu n’imagines même pas la joie que j’ai ressentie quand j’ai vu mon gros orteil bouger ! Puis le bassin : j’ai commencé à pouvoir m’asseoir. Au bout de 3 semaines, on m’a aidée à me verticaliser… c’était pas une mince affaire ! Puis on m’a appris à faire un transfert du lit au fauteuil, à me relever entre les barres parallèles, à mettre un pied devant l’autre même si ma jambe gauche se traînait… c’était ma plus grande fierté ! J’ai été en clinique de rééducation durant toute l’année 2020 où j’étais encadrée avec un planning bien rythmé, entre séances de kiné, d’ergothérapie, de piscine, etc.

Aujourd’hui, je continue d’aller 3 fois par semaine chez mes kinés, mais ce n’est plus ce que c’était avant. J’ai retrouvé de la vitalité, un meilleur équilibre, plus d’endurance même si parfois, la fatigabilité est importante. J’accueille les jours comme ils viennent.

L’activité physique est nécessaire avec ce genre de pathologie, elle aide à se maintenir, à soulager les douleurs et à retrouver de la force. Il faut savoir jauger entre le trop ou pas assez, et encore une fois écouter son corps. Je pratique du yoga presque chaque jour pour dénouer toutes les tensions accumulées et retrouver plus de mobilité dans mon corps. C’est un peu comme le carburant qui m’aide à démarrer la journée… sans oublier le mental pour être en harmonie avec mes pensées et garder un esprit serein !

Tu t’es également formée au yin yoga. Comment cette discipline est-elle arrivée dans ta vie ?

Je me suis formée au yin yoga il y a 2 ans. J’ai d’abord suivi cette formation pour moi avant tout. Avant d’avoir ma paralysie, je pratiquais le vinyasa et le hatha yoga, beaucoup plus dynamiques. J’étais très yang. J’avais même testé un cours de yin une fois et je m’étais dit “mon dieu, que c’est mou” !

Et finalement, peu de temps après m’être relevée, c’était un sacré challenge de revenir sur mon tapis de yoga. Le yin m’a appelée comme une évidence pour reprendre contact et ressentir mon corps, prendre le temps de pratiquer dans la lenteur pour détendre les muscles, les fascias, les articulations, aller dénouer les tensions. Mais aussi et surtout faire circuler l’énergie stagnante, se détendre et améliorer les capacités à lâcher le contrôle sur les événements de la vie.

En tant que professeure de yoga aussi, je considère vraiment cette pratique comme un pilier de mon équilibre de vie, qui me permet de cultiver ma patience, la gratitude envers mon corps malgré la façon dont j’ai pu mal le considérer il fut un temps, et la connexion à quelque chose de plus grand que soi. Ç’a été et c’est toujours un outil thérapeutique pour moi. Qu’est-ce que le yoga t’apporte à toi ? Quels bienfaits en ressens-tu ?

Le yoga m’aide à revenir au moment présent, il m’apporte de la clarté d’esprit et calme mes pensées, m’aide. àcultiver l’amour à l’interieur de moi et à poser mes intentions. C’est un grand moment d’introspection lorsque je pratique. Il m’aide à prendre le temps de me reconnecter à mon corps, le célébrer, le remercier pour ce qu’il me permet d’accomplir chaque jour.  Je ressens des bienfaits aussi bien physiques que psychologiques. C’est une vraie philosophie de vie !

Où en es-tu aujourd’hui ? As-tu encore des séquelles de ta maladie ?

J’ai récupéré les 3/4 de ma mobilité, j’ai regagné en vitalité, en tonus musculaire et en endurance. Je marche plus longtemps, il y a des jours où je peux faire 10 km et d’autres où je ne fais que 2 km. J’écoute mon corps. Chaque jour ne se ressemble pas. 

Je garde un handicap de ma main gauche car je n’ai pas récupéré la motricité fine et la pleine extension des doigts. J’ai plus de fatigabilité à gauche (hanche et jambe) et des troubles de la sensibilité à droite (je ne sens ni la douleur profonde, ni le thermique) et des sensations de brûlure au niveau du tronc parfois, lorsque je suis en crise. Malgré ces séquelles, je vis comme tout le monde, même si parfois ce n’est pas évident d’avoir une pathologie qui est pratiquement “invisible”.

On parle souvent d’équilibre dans l’hygiène de vie, cette idée d’acquérir une alimentation, une activité physique et des pensées saines, sans pour autant se pousser dans des extrêmes. En nutrition, on parle d’orthorexie quand la personne est tellement obsédée par l’idée de manger sainement qu’il ne lui est plus possible de faire autrement, d’accepter quelques écarts sous peine de ressentir une profonde anxiété. Et c’est tout le paradoxe dont j’aimerais parler, quand manger sainement devient une obsession malsaine. Est-ce que ça t’est déjà arrivé ? 

Oui bien sûr, je suis déjà passée par-là avant mon incident. Étant sportive, je voulais avoir un corps “parfait” donc j’étais obsédée par ce que je mangeais. Après ce qui m’est arrivé, ça a également continué mais pas avec les mêmes intentions, c’était plutôt par rapport à la santé… mais c’était tout aussi obsédant finalement !

Comment as-tu fait, alors même qu’il y avait un véritable enjeu de santé derrière, pour un trouver un équilibre sain ?

J’ai fait confiance à mes ressentis. À l’hôpital, on voulait me nourrir avec des choses qui n’apportent pas grand chose au corps au niveau nutritionnel. Pour eux, c’est équilibré mais pour moi, je trouvais ça d’une part sans goût et dépourvu de bons nutriments (ou du moins, ce n’est pas ce qu’il me fallait pour retrouver de la vitalité) ! J’ai boudé les plateaux-repas au risque d’avoir le corps médical sur le dos, pensant que je ne voulais pas manger. Ma mère qui savait exactement comment je mangeais faisait mon stock de graines, de bonnes huiles et de super-aliments, elle m’apportait chaque jour mon repas du soir et les repas que j’avais envie de manger… et ceux qui me faisaient plaisir aussi (beaucoup de chocolat noir sur ma table de chevet finalement !).

Une autre notion qui revient souvent, c’est aussi le fait que l’extérieur est un reflet de ce qui se passe à l’intérieur. Selon toi, pour atteindre l’équilibre dans sa vie, est-ce qu’il s’agit d’abord d’aller regarder à l’intérieur de soi pour trouver son équilibre intérieur ?

Bien sûr, je te rejoins sur ça ! L’équilibre dans la vie, c’est d’abord se mettre a nu avec soi-même, aussi inconfortable que ça puisse être parfois. Apprendre à vivre nos émotions quelles qu’elles soient, accepter nos parts d’ombres et de lumière sans nous juger, faire preuve de bienveillance et cultiver l’amour de soi avant toute chose. 

Pour terminer, j’ai une petite série de questions rapides que j’aimerais te poser. C’est tout simple, ce sont des questions auxquelles tu réponds de manière spontanée, sans trop réfléchir, est-ce que tu es prête ?

Aallons-y !

Que représente le corps pour toi ?

Un temple sacré.

Qu’aimerais-tu dire à ton corps aujourd’hui ?

Merci de m’avoir permis de me relever et pour tout ce qu’il me permet d’accomplir aujourd’hui.

Une de tes grandes qualités qui t’a permis d’évoluer personnellement ?

La résilience, savoir résister aux chocs désagréables ou traumatiques, en continuant de poursuivre mon chemin et en essayant de trouver un équilibre dans ma vie tout en vivant le moment présent.

Un fait qui est vrai sur toi ?

Que je suis une grande rêveuse.

Un fait qui n’est pas vrai ? Une idée reçue qu’on a de toi ?

Que je suis vegan.

Ta boisson préférée ?

Le matcha latte.

Une phrase ou un mantra qui t’inspire ?

“La foi a le pouvoir de transformer le traumatisme en guérison, le conflit en grande évolution et la peur en amour.”

As-tu une ressource que tu souhaiterais partager (un livre, un film…) ?

“L’Univers veille sur vous” de Gabrielle Berstein (livre)

“Debout” de Stéphane Haskell (film)

“L’infinie puissance du coeur” de Baptist De Pape (film sur Vimeo ou Gaïa)

Retrouvez Claire sur Instagram : @claire.holistique

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Claire Poncet

Diététicienne-nutritionniste, professeure de yoga et créatrice de contenus digitaux, je vous accompagne vers une relation plus saine et sereine avec votre corps.